Édition Française

Rosemarie Dingeldey

C'était comme si je tombais ...

Vivre avec une maladie psychique


www.neufeld-verlag.de



Options d'achat


Buchhandlung "Zum Roten Hering"

Neufeld-Verlag

Amazon France

Librairie Chrétienne CLC Montelimar

Certitude Librairie chrétienne Metz

La Maison de la Bible Paris


Conférence débat sur les troubles bipolaire à la Maison de l’Albanais


Une conférence débat était organisé le mardi 10 mai à 19 heures avec le mari de l’auteure Rosemarie Dingeldey de Michelstadt ville jumelée de Rumilly. Après sa présentation comme ancien professeur de l’école professionnelle de Michelstadt qui a entrepris des échanges scolaires avec ses élèves depuis 2000 longtemps accompagné de sa femme Reinhold Dingeldey a commencé la lecture du livre intitulé « Cétait comme si je tombais … Vivre avec une maladie psychique ». Les passages soigneusement sélectionnés ont permis d’ouvrir le dialogue avec le public présent, plus de vingt personnes très intéressées au thème du trouble bipolaire, parfois touchée, parfois attirée comme proche d’un malade bipolaire. D’autres faisaient partie des amis du jumelage qui recevaient cinq membre du Club franco-allemand de Michelstadt pour un programme convivial d’échange et de découverte de l’Albanais.
L’auteure a 17 ans quand surviennent les premiers symptômes de manies et psychose qui lui faisaient perdre le contrôle de ses pensées et la forçaient d’être internée à l’hôpital psychiatrique à plusieurs reprises. Vers l’âge de 35 ans, sa vie prend un nouveau tournant : « J’ai accepté  consciemment la maladie, et j’ai essayé de faire du mieux possible  face à cette situation. » Son traitement au lithium lui permet de ne plus souffrir de psychoses et elle intervient à de nombreux échanges dans les hôpitaux et les églises « pour encourager et consoler d’autres personnes ».
Rosemarie Dingeldey aujourd’hui âgée de 67 ans mène une vie de qualité sans toutefois être guérie : elle a organisé son existence et intégré la maladie dans son quotidien et est aidée d’un mari bienveillant et connait une foi chrétienne profonde. Elle gère un site web sur le lien : https://www.rosemarie-dingeldey-psychische-krankheiten.de et une interview de radio avec elle peut être écoutée sur le lien : https://pharefm.com/2020/09/23/rencontre-avec-rosemarie-dingeldey-auteure-du-livre-cetait-comme-si-je-tombais-vivre-avec-une-maladie-psychique.  Son livre est en vente à la librairie Les Mots En Cavale, 9 rue Charles de Gaulle 74150 Rumilly. (Compte rendu de la soirée du 10 mai 2022 à Rumilly)


Vivre avec une maladie psychique

« Quand j'avais 17 ans, j'ai été internée dans un institut psychiatrique. C'était la fin d'une vie insouciante. Et c'était le début d'une vie de peur, de faiblesses, de médicaments. Une vie où j'ai souvent été désespérée - et qui vaut la peine malgré tout. » En raison d'une maladie mentale, la vie de Rosemarie Dingeldey s'est déroulée très différemment de ce qu'elle avait souhaité. Les médecins, les proches et les médicaments l'ont aidée. Et la relation avec Dieu : Rosemarie Dingeldey sait qu'il l'a soutenue dans les abîmes de sa vie, même lorsqu'elle ne pouvait pas le ressentir.
Que ressent-on quand l'âme sonne l'alarme ? L'auteure a appris à accepter ses limites et à aimer sa vie. Elle encourage les personnes touchées et leurs proches à accepter la maladie mentale et à apprendre à se comprendre.

Cet ouvrage est retenu dans notre assortiment.
Un récit honnête et touchant. L’auteure parle ouvertement de ses luttes, ses sentiments pour accepter la maladie et l’intégrer dans sa vie. Elle témoigne aussi de sa confiance en Dieu. Elle est toujours malade, mais elle sait qu’elle peut compter sur son soutien inébranlable malgré toutes les difficultés qu’elle doit affronter.

Recension de la Maison de la Bible, 2020


Vous avez entre les mains un témoignage poignant, utile non seulement à celui qui souffre d’une maladie psychique mais aussi aux aidants : membres de la famille, personnel médical et conseillers spirituels.

En 40 ans de service dans des Églises et des œuvres évangéliques, j’ai rencontré bien des personnes psychiquement souffrantes. Souvent, j’étais désemparé, incapable de les rejoindre. Comme ce livre m’aurait été utile !

J’ai aussi été interpellé par des affirmations de guérison faites à certaines d’entre elles par des croyants qui semblaient être dans le déni de notre condition humaine terrestre. Expérimenter la faiblesse serait-il inacceptable ? Le témoignage de Rosemarie, qui se livre avec beaucoup de sincérité, démontre que, dans la faiblesse et la maladie, il est possible d’expérimenter le secours de Dieu et ainsi le glorifier. Il montre aussi la nécessité d’associer à l’accompagnement spirituel, un traitement médical adapté et durable, dans des structures pourvues de personnel bien formé.

Enfin, ce livre est un hymne à l’amour conjugal, source d’équilibre. Se sentir aimé inconditionnellement, comme le Christ nous a aimés, donne des ailes et colore l’existence.

Jeannot Gauggel, directeur de la mission FPC
30 novembre 2019, Schwindratzheim

échantillon de lecture:

Une grande couverture légère et moelleuse s’étend sur le lit de notre maison de vacances au nord de l’Espagne. Elle me donne sécurité et protection. C’est exactement ce que j’ai trouvé dans mon couple. Pouvoir vivre, proche l’un de l’autre, quelquefois en retrait mais ne jamais se perdre de vue. Etre aimée, même si on a échoué et qu’on a été peut-être faillible.
Ma vie était comme un petit bateau emporté quelquefois dans une mer vraiment démontée et subissant de nombreux naufrages. Mon mari m’a alors prise dans son grand navire pour poursuivre sa route en toute sécurité et sans à-coups. Au début, je doutais de son amour. La peur et l’insécurité m’avaient toujours agitée. Elles étaient devenues partie intégrante de mon caractère. Mais la peur malgré toutes ses limitations était aussi une aide, qui me maintenait d’une certaine façon, me protégeait de ce terrible désarroi, lorsque mes pensées étaient hors contrôle et que la folie prenait le dessus. J’ai avalé des médicaments, j’ai appris à me connaître et à connaître ma maladie et à m’évaluer moi-même. Je me suis ménagée, mise en retrait, j’ai organisé ma vie en fonction de cette maladie. Je lui ai dit oui de bonne heure.

Un jour, ce fut comme une explosion au-dessus de moi. Une peur qui dominait tout. Et le mot peur est encore trop faible. Panique, perte de contrôle sur les pensées et les sensations, sur les sentiments, sur moi-même. Rien n’y échappait. Non seulement je ressentais la peur mais j’étais la peur, la personnification de la peur. Comme un abcès qui éclate, seulement le pus ne se déverse pas dans le corps mais dans les sens.
Où était Dieu à ce moment ? Je ne savais pas, il devait être quelque part, peut-être là où il avait toujours été. Me regardait-il et me punissait-il d’en haut ?
Mon monde, mon petit monde d’enfant avait sombré et même ma jeunesse avait été emportée. J’avais 17 ans. Ce qui faisait mon âme était mort. Et pourtant je vivais encore, mon corps avait survécu. J’étais tombée, d’une hauteur sans fin, de plus en plus profondément, ensuite un choc très dur mais pas de mort libératrice. Pas de glissade psychique pour passer de l’autre côté. Se réveiller et comprendre, sans vraiment saisir, que j’étais encore là. Je ne me souviens plus lorsqu’on m’a dit ce que c’était comme maladie. On me parla de psychose.
Ce réveil, ou encore mieux, ce retour vers moi-même, eut lieu dans un grand dortoir. Une lumière crue, quelques femmes passaient, drôles de silhouettes. Je ne savais pas où j’étais, je ne pouvais pas me lever, mes bras étaient attachés au lit, sur le ventre, j’avais aussi une ceinture qu’on devait ouvrir. Que s’était-il passé, qu’avais-je fait, qu’avais-je donc fait de mal ? Je remarquai des fenêtres grillagées. Une femme ressemblait à une infirmière, elle me donna à manger et à boire. Elle ne répondit pas à mes questions. Comment est-ce que j’appris où j’étais ? En psychiatrie, en asile de fous, chez les dingues …

Tout d’abord, je m’imaginai que j’étais morte. Les jours passaient. Je me rappelle à peine cette période après l’internement.
Un jour, je demandai à avoir ma bible. C’était un cadeau de mes grands-parents, elle avait une reliure en cuir et une fermeture éclair. Je voulus l’ouvrir, une page se déchira, mes mains étaient maladroites. J’étais encore attachée. Au bout de quatre semaines, ma mère eut l’autorisation de me rendre visite. Je n’arrivais pas à me réjouir, je ne ressentais rien, comme si mes sentiments étaient morts. Nous étions assises dans une petite pièce, peu après je voulus regagner mon lit. J’étais faible et n’avais pas la force de parler. Comment devait se sentir ma mère dans toute cette situation ? Ne rien pouvoir faire et ne rien comprendre à ce qui se passait. On me donna beaucoup de médicaments, du valium que je ne voulais pas prendre car ça me faisait peur. En cours de religion, une professeur nous avait mis en garde devant ce médicament. Les infirmières me mentaient tout simplement. Non, non, ce ne serait pas du valium. Dominal forte pour dormir, des gouttes d’Atosil pour dormir, Glianimon, Akineton pour les effets secondaires.
Après plusieurs semaines, je pus aller en journée dans la grande salle où les femmes s’asseyaient ou tournaient en rond. Ici aussi les fenêtres étaient grillagées et les portes fermées à clé. On entendait une radio, il n’y avait rien à faire. Je n’aurais rien pu faire de toute façon. En marchant, je tenais mes bras noués, mes pas étaient vacillants et tout mon corps crispé. Les infirmières se moquaient de moi; savaient-elles que je n’y pouvais rien ? Elles m’appelèrent « L’enfant Jesus » quand on décora le sapin avant Noël. Je ne pouvais pas me défendre, j’avais honte et je ne pouvais même pas me mettre en colère. Les infirmières étaient dures et sans affection. Une seule était différente. Toutes les patientes l’appelaient par son prénom quand elle distribuait les médicaments. Elle s’appelait Anneliese, je m’en souviens encore aujourd’hui. Elle avait toujours un mot d’encouragement pour chacune, quand elle nous donnait les médicaments. Elle ne faisait pas de remarques péjoratives, en fait ce n’était pas grand-chose, rien de spécial. Les autres infirmières étaient toxiques, nous n’osions pas nous défendre, sinon ce serait retombé sur nous.

(Le début du livre.)

C'était comme si je tombais ...

Share by: